vendredi 12 avril 2013

Le temps des sucres

S'il y a bien un incontournable à l'arrivée du printemps au Québec, c'est la cabane à sucre !
De mars à avril, on "se sucre le bec" !

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Les plus gourmands d'entre vous connaissent certainement ce produit propre à l'Amérique du Nord et plus particulièrement au Québec, à savoir, le sirop d'érable. Plus qu'un simple produit issu de la tradition, le sirop d'érable est l'un des éléments culturels associés aux Québécois et aux Canadiens partout dans le monde.

Tire d'érable

Nous pouvons aussi dire que c'est le cadeau du printemps. La saison des sucres est attendue avec le même engouement que Noël !
D'ailleurs Victor fait parti de ces grands gourmands qui n'ont qu'une hâte : se mettre sous la dent le sirop d'érable chaud et fondant.











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Avant de vous raconter notre expérience au sein d'une cabane à sucre (et pas n'importe laquelle), voici un peu d'histoire. 

Vous l'aurez compris, la cabane à sucre, aussi appeler sucrerie, est l'endroit où on fabrique les produits de l'érable, dont le fameux sirop d'érable. Celle-ci se trouve au sein de l'érablière, où l'acéricultureur récolte la sève de printemps des érables, également appelée eau d'érable.

La cabane à sucre dans laquelle nous sommes allés






























Les cabanes à sucre sont apparues au début du 19e siècle et demeurent une activité artisanale et une tradition populaire typique au Québec.

Ce sont les amérendiens qui ont découvert cette sève qui sortait de ces fameux érables. Ils faisaient une entaille en V dans les érables à l'approche du printemps. Et en se servant d'un copeau de bois placé dans l'entaille, il récupérait la sève des érables pour ensuite la conserver en sirop.

Il existe des cabanes à sucre familiales (comme celle que nous avons eu la chance de faire !) et des cabanes à sucre commerciales (conçues pour accueillir des groupes de visiteur, en essayant de créer une ambiance d'autrefois des cabanes à sucre traditionnelles).

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Le week-end de Pâques, nous avons été invité dans la famille de Sébastien, un ex-collègue et nouvel ami de Victor, qui habite aux environs de Québec. Mais ce fut aussi surtout l'occasion de célébrer le nouveau travail de journaliste de Sébastien.

Victor et Sébastien 





























Nous avons donc rejoint Sébastien et Camille à Québec, à bord d'un covoiturage. Après de multiples périples, nous sommes arrivés à destination en vie (on vous épargnera les détails pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes !).

Nous avons passé la première soirée chez des amis d'enfance de Sébastien.

Puis après une courte nuit, nous sommes partis rejoindre le reste de la famille à la cabane à sucre. 
Nous nous en léchions les babines d'avance, surtout que nous nous étions refusés de goûter les sucreries d'érables proposées dans les rues de Montréal pour d'abord déguster le vrai, l'unique sirop d'érable qui sort tout juste de l'arbre !

La grande famille de Sébastien s'était réunie pour célébrer l'événement. Nous avons bu, manger, trinqué, en écoutant les beaux discours que les proches avaient écrit en l'honneur de Sébastien ; passé, présent et futur se sont alors côtoyés le temps d'une après-midi.

Puis vers les quatre heures est venu le temps de goûter à la tire d'érable. Miam. Tout le monde dehors, avec en prime, un beau soleil au rendez-vous. 

Tout d'abord, on tasse la neige
Ensuite, on verse le sirop d'érable encore chaud
On se muni d'une baguette en bois et on enroule le sirop autour... comme une sucette !




























et on déguste !

Camille, Sébastien et Victor ont l'air d'aimer ça aussi !

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On utilise principalement deux systèmes pour récolter l'eau d'érable :

- La chaudière (ou seau) : l'eau est accumulée dans un récipient et chaque jour, un ramasseur vient récolter l'eau dans la chaudière.
Traditionnellement, le jour de la cabane à sucre, la famille entière récoltait avec l'aide d'un cheval l'eau d'érable, passant d'arbre en arbre et versant dans un gros récipient le contenu des chaudières.












- Les tubulures (ou la tuyauterie d'érablière) : plus récente, cette méthode relie les arbres directement à la cabane à sucre à l'aide d'un réseau de tubes.










Comme vous pouvez le voir grâce à ces photos, nous avons eu la chance de découvrir les deux systèmes. Le principal de l'eau d'érable est récolté par les tubulures. Mais le producteur (qui s'appelait Victor) se serre toujours des chaudières (comme d'un pluviomètre) pour voir le degré d'écoulement de l'eau.
De plus, ces chaudières lui permette également de maintenir le folklore de la cabane à sucre auprès de ses petits enfants. Ainsi, les petits gourmands peuvent boire directement l'eau à même la chaudière. Et Victor (le producteur !) peut également récolter à la main l'eau dans la chaudière. Tout ceci représente beaucoup pour lui étant donné que cette érablière et cette cabane à sucre se transmet de génération en génération.

Et donc pour finir, une fois que l'eau est récoltée, il suffit de la faire bouillir pour obtenir le sirop d'érable.

A partir du sirop d'érable, les acériculteurs produisent de la tire, du beurre, du caramel, des bonbons, des pains de sucre, du coulis et de la gelée. Plusieurs domaines fabriquent également de l'alcool et du pain !

Il faut 30 à 40 litres de sève pour faire un seul litre de sirop. Un érable peut donner 60 à 160 litres de sève par saison, en fonction des conditions climatiques.

Il faut également savoir que la composition de l'eau d'érable se modifie au cours de la saison, ce qui entraîne un changement de la couleur et du goût du sirop d'érable. En début de saison, le sirop est généralement clair et le goût légèrement sucré. Plus la saison avance, plus il devient foncé et caramélisé. 









Voilà, vous en savez maintenant davantage sur cet or sucré.
Quant à nous, on va profité des ces dernières semaines au Québec pour déguster le sirop d'érable sous toutes ces formes. Miam ! 


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Merci encore à Sébastien, Camille et toute la famille pour leur accueil chaleureux et cette expérience unique que nous ne risquons pas d'oublier.